Date de paiement du salaire : quelles sont les règles ?

En tant qu’employé, votre rémunération est une part essentielle de votre contrat de travail. Il est donc crucial de bien connaître les modalités de cette rémunération, dont la date de paiement de votre salaire. Voici un guide pratique pour vous aider à mieux comprendre les règles en matière de versement de salaires.

Le principe général : le versement mensuel du salaire

Un des aspects les plus importants dans la gestion de la paie est l’établissement d’une date de paiement régulière du salaire. Selon les dispositions légales, la périodicité du paiement doit être effectuée au moins tous les mois. Le plus souvent, cette date se situe en fin de mois, mais elle peut également être fixée à une autre période, comme par exemple en milieu de mois.

Qu’est-ce qu’un délai de paye ?

Il convient de différencier la notion de délai de paye et celle de date de paiement. En effet, si le terme « délai de paye » désigne le temps qui sépare le premier jour du mois auquel se rapportent les prestations de travail et le moment où la rémunération est versée sur le compte bancaire de l’employé, il inclut également les arrérages (c’est-à-dire les sommes dues depuis plusieurs mois). Par exemple, le délai de paye court entre le début du mois de janvier et le jour du versement du salaire correspondant. La date de paiement, en revanche, correspond simplement au jour du mois où la rémunération est effectivement versée.

Les exceptions aux règles de paiement mensuel

Toutefois, il existe des exceptions à ce principe général de versement mensuel. En effet, certains secteurs d’activité peuvent prévoir une périodicité différente pour le paiement des salaires. C’est notamment le cas :

  • Des professions dont l’exercice est discontinu et où les employés sont payés au cachet, comme les intermittents du spectacle ;
  • Du personnel navigant commercial aérien ou du personnel navigant technique franchissant régulièrement plusieurs fuseaux horaires;
  • Ou encore, dans certaines branches professionnelles, des travailleurs temporaires affectés à des missions d’une durée inférieure à deux semaines.

Il est important de souligner que, pour être légale, cette dérogation doit être prévue par un accord collectif applicable, et non simplement être indiquée dans le contrat de travail individuel.

La fixation de la date de paiement par l’employeur

Comme mentionné plus haut, c’est l’employeur qui fixe librement la date de paiement du salaire. Pour autant, cette date doit respecter certaines limites :

  1. Respecter les délais légaux : En aucun cas, la date de paiement des salaires ne peut être supérieure à un mois en arrière. Ainsi, si vous commencez à travailler le 1er janvier, votre employeur ne peut pas fixer la date de paiement de votre salaire plus tard que le 1er février.
  2. Être claire et précise : La date de paiement doit être indiquée dans le contrat de travail ou, à défaut, être communiquée aux employés par tout autre moyen. Elle doit également être suffisamment précise pour éviter toute confusion ou contestation quant à sa détermination.

Dans la pratique, les entreprises optent souvent pour une date de paiement fixe d’un mois sur l’autre, ce qui permet d’éviter les litiges et de faciliter le versement des salaires par anticipation en cas de besoin.

L’anticipation du paiement en cas de difficultés financières

Face à certaines situations difficiles rencontrées par les employés (endettement, incident bancaire, etc.), il peut être envisagé d’avancer la date de paiement du salaire afin de leur apporter un soutien financier ponctuel. Cet acte généreux, qui témoigne de la confiance accordée à l’employé concerné, ne doit toutefois pas établir de discrimination entre les différents salariés de l’entreprise.

Les sanctions encourues pour un retard de paiement

Un retard de paiement sans justification valable peut entraîner des sanctions tant pénales que civiles à l’encontre de l’employeur. Il est donc essentiel pour lui de veiller au strict respect des règles de fixation et de paiement des salaires.

Sanctions pénales

Le retard dans le paiement des salaires constitue une infraction pénale, qui peut être sanctionnée par une amende de 7 500 €. Cette amende est applicable autant de fois qu’il y a d’infractions constatées. Par ailleurs, en cas de récidive, l’amende peut être portée à 15 000 € et/ou à une peine de prison d’un an.

Sanctions civiles

Sur le plan civil, le retard de paiement des salaires peut également donner lieu à :

  • Une indemnisation : Le salarié concerné peut prétendre à une indemnité égale au montant du préjudice subi plus les intérêts sur les sommes dues en vertu de l’article L313-1 du Code monétaire et financier;
  • Des dommages et intérêts : Si la situation de travail devient confusément insupportable pour le salarié victime du retard de paiement, ce dernier peut solliciter, devant le juge prud’homal, des dommages et intérêts pour « résiliation abusive du contrat »
  • La prise en charge des frais exposés : Dans certains cas, le salarié peut demander que son employeur prenne en charge les frais engagés (par exemple, les frais bancaires liés au découvert).

Pour se prémunir contre ces risques, il est important que l’employeur prenne toutes les mesures nécessaires pour assurer un versement régulier etÀtemps des salaires de ses employés, et ce, afin de garantir une gestion saine et pérenne des relations professionnelles.